L’analyse financière

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L’analyse financière est le processus d’évaluation des entreprises, des projets, des budgets et d’autres transactions liées aux finances afin de déterminer leur performance et leur pertinence.

La capacité d’autofinancement

La capacité d’autofinancement est une ressource interne, dégagée par l’activité de l’entreprise, au cours d’une période de référence, restant à disposition de l’entreprise lorsque tous les produits auront été encaissés, les charges décaissées. Les anglo-saxons utilisent le terme de cash-flow pour désigner le solde de ces flux d’argent.

Pour obtenir la capacité d’autofinancement d’une entreprise, on réintègre au résultat net toutes les écritures qui ne sont pas associées à des mouvements de trésorerie, telles que les reprises et les dotations aux amortissements et provisions, les plus ou moins values sur cessions d’actifs.

Après déduction de la rémunération des actionnaires, on détermine l’autofinancement qui sert essentiellement à réaliser les nouveaux investissements. Il permet en outre de rembourser les emprunts et de renforcer le fonds de roulement.

Le fonds de roulement

Le fonds de roulement correspond à l’excédent de capitaux permanents sur les actifs immobilisés.

Les capitaux permanents sont les ressources stables de l’entreprise. Ces éléments du passif, en haut de bilan, sont constitués des capitaux propres et des dettes à long terme (à plus d’un an).

Il est logique que ces ressources durables servent à financer le cycle d’investissement (actifs immobilisés à plus d’un an). Le fonds de roulement est donc censé avoir une valeur proche de zéro.

Toutefois, il est préférable que le fonds de roulement soit positif car il constitue alors un matelas de sécurité pour l’entreprise. En effet, ce surplus permet de consolider le cycle d’exploitation et conserver un équilibre même en cas de clients défaillants ou de stocks dépréciés. Il renforce ainsi la confiance des banques et prêteurs à court terme.

Le besoin en fonds de roulement

Cette notion n’est pas à confondre avec le fonds de roulement. Le besoin en fonds de roulement est issu du cycle d’exploitation, ensemble d’opérations courantes liées à l’activité de l’entreprise : approvisionnement, transformation, vente.

Le décalage qui existe entre les dépenses engagées et les recettes générées par les ventes engendre un besoin de financement. Les délais fournisseurs demeurent généralement insuffisants pour compenser le renouvellement des stocks et les créances clients.

C’est ce besoin de financement que l’on appelle besoin en fonds de roulement. Il est déterminé par le calcul :
Stocks + Créances clients – Dettes à court terme (fournisseurs, fiscales et sociales, …)

Ce besoin en fonds de roulement peut être en totalité ou en partie compensé par l’excédent des capitaux permanents (fonds de roulement positif). Le reste éventuel du besoin en fonds de roulement devra être financé par des crédits bancaires de trésorerie.

La liquidité de l’entreprise

Le ratio de liquidité compare l’actif à court terme avec le passif à court terme, comme le fait le besoin en fonds de roulement, et permet donc de mesurer la solvabilité de l’entreprise à court terme.

Toutefois, considérant que les stocks ne représentent pas toujours une valeur sûre, il est plus prudent d’observer le ratio de liquidité réduite, soit :

( Actifs circulants – Stocks ) / Dettes à court terme

ou encore :

( Créances clients + Disponibilités) / Dettes à moins d’un an

Une entreprise sera solvable si ce ratio est supérieur à 1, en particulier s’il s’agit d’une entreprise de services ou d’une entreprise industrielle.

Le ratio d’endettement

Ce ratio mesure la part que représentent toutes les dettes par rapport au total des actifs de l’entreprise (ou au total de ses ressources puisque l’actif du bilan est égal au passif).

Plus ce ratio est élevé, plus l’entreprise est endettée. On estime qu’un ratio à plus de 80 % signifie que l’entreprise est très endettée.

La lecture inverse de ce ratio, soit Total actifs / Total dettes, mesure l’autonomie de l’entreprise.

Toutefois, il est nécessaire de rester prudent sur la valorisation réelle des actifs. En effet, le contrôle de la vraisemblance des éléments d’actifs permet de corriger éventuellement leur valeur comptable pour les rapprocher de leur valeur économique. Ainsi, par exemple, une valorisation patrimoniale surestimée conduirait à surévaluer la solvabilité de l’entreprise.

Le rendement des capitaux

Les actionnaires qui ont donné leur confiance à l’entreprise en lui apportant des capitaux sont enclins à observer le rendement de ces capitaux, c’est-à-dire mesurer le bénéfice généré par rapport à leur investissement.

Le ratio de rentabilité financière est égal à :

Résultat net / Capitaux propres

La décomposition de ce ratio selon les composantes suivantes :
= Résultat net / Ventes (1)
* Ventes / Total Actifs (2)
* Total Actifs / Capitaux propres (3)

fait apparaître une combinaison de la rentabilité commerciale (1), du ratio de rotation des actifs (2) et du levier d’endettement (3).

La rentabilité commerciale est déterminée par la politique des prix, la rotation des actifs est liée au volume d’activité et le levier d’endettement est associé à la politique financière de l’entreprise.

On voit ainsi qu’une entreprise peut tout aussi bien être rentable grâce à un gros volume d’affaires à faible marge commerciale (grande distribution) ou à un plus faible volume d’affaires avec des produits à forte marge (luxe).

Le levier d’endettement est élevé si l’endettement de l’entreprise est important. Il présente un facteur multiplicatif intéressant pour les actionnaires lorsque le résultat est bénéficiaire, mais son incidence sera dangereuse dans le cas d’un résultat déficitaire.