L’avenir de l’audiovisuel public en jeu à l’Assemblée nationale

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Face à un paysage médiatique en constante évolution, l’Assemblée nationale examine actuellement un projet audacieux : la création d’une holding et la fusion de plusieurs entités pour redéfinir l’avenir de l’audiovisuel public en France. Quels impacts cette restructuration pourrait-elle avoir sur le secteur ? Cet article explore les enjeux et les perspectives de ce tournant potentiellement historique.

Une réforme sénatoriale aux portes de l’Assemblée

Au cœur des débats actuels à l’Assemblée nationale se trouve une proposition de loi sénatoriale ambitieuse, visant à transformer radicalement le paysage de l’audiovisuel public français. Rachida Dati, ministre de la Culture, a insufflé un nouvel élan à cette réforme, initialement lancée par le président Emmanuel Macron mais suspendue depuis 2020. Le projet, qui prévoit la création d’une holding puis une fusion des entités de l’audiovisuel public, devrait être discuté lors des séances plénières des 23 et 24 mai après examen préalable en commission.

Les étapes clés de la réforme

L’amendement émanant du gouvernement dessine un projet en deux phases distinctes pour restructurer l’audiovisuel public :

  • La formation d’une société holding au 1er janvier 2025, regroupant France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’INA.
  • L’intégration des différentes entités au sein d’une seule structure, la société France Médias, prévue pour le 1er janvier 2026.

Selon le texte de l’amendement, cette transformation a pour objectif d’offrir une programmation enrichie et une meilleure visibilité sur tous les canaux de diffusion, afin de toucher l’ensemble de la population française.

Les forces en présence et les oppositions

Pour faire adopter cette réforme, le gouvernement semble compter sur le soutien de la majorité présidentielle et de certains membres de la droite. Cependant, les factions de gauche se montrent réticentes, craignant que cette restructuration n’entraîne une dégradation de la qualité du service public. Sophie Taillé-Polian, figure de l’écologie, critique vivement le projet, le considérant principalement comme une mesure d’austérité.

Réflexions et analyses autour de la proposition

La mise en place d’une holding n’est pas une idée nouvelle ; elle a été suggérée dès l’année dernière dans un rapport parlementaire. Le soutien de Rachida Dati et la mention récurrente de cette structure lors des auditions à l’Assemblée nationale en témoignent. Toutefois, certaines voix, y compris d’anciens ministres de la Culture, ont exprimé des doutes et des réserves sur l’efficacité et les impacts potentiels de cette initiative sur le paysage audiovisuel français.